À la recherche d'un équilibre institutionnel (1786 à 1846)

 

Les Acadiens avaient paré du mieux qu'ils avaient pu aux séquelles de la Déportation. Celle-ci, aussi tragique et néfaste fut-elle, n'avait pas anéanti les Acadiens. Au contraire, ils avaient fondé une nouvelle Acadie, mais la population acadienne se trouvait désormais disséminée ici et là dans les provinces Maritimes. Dorénavant, ils ne détenaient plus la majorité dans aucune colonie.

Une fois cette seconde Acadie implantée dans le sol, il fallait lui conférer des structures. Ces premières, comme nous le disions dans l'introduction, auront peu envergure. L'unité de base sera la paroisse ou le petit village. La préoccupation de ces Acadiens ne dépasse pas l'immédiat, l'élémentaire: au point de vue religieux, ils veulent s'assurer des services d'un missionnaire et pas nécessairement un prêtre résident, encore moins demandent-ils une hiérarchie ecclésiastique acadienne; économiquement, la possession d'un lopin de terre pour une agriculture d'auto-suffisance semble satisfaire le peuple; intellectuellement, on s'en remet au prêtre ou à quelques lettrés issus du peuple. Bref, isolés les uns des autres durant cette période, ils n'ont pas conscience d'appartenir à une entité acadienne.

 



Source :
Petit manuel d'histoire d'Acadie, de 1755 à 1767, Librairie Acadienne, Université de Moncton, Léon Thériault, 1976

Dernière mise à jour : ( 29-07-2008 )