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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Pascal Poirier Version imprimable

 

POIRIER, PASCAL: Avocat, fonctionnaire, écrivain et sénateur, Pascal Poirier est né le 15 février 1852 à Shédiac, Nouveau-Brunswick. Il est le douzième et dernier enfant de Simon Poirier, fermier, et de sa femme Ozithe. En 1879, Pascal épouse Anna Lusignan, décédé en 1913. En 1915, il épouse en secondes noces à Mathilde Casgrain. Pascal Poirier est décédé le 25 septembre 1933.

Photo de Pascal PoirierPoirier fait ses études classiques au collège Saint-Joseph de Memramcook, où il se distingue par son intelligence, ses talents variés et sa forte personnalité. Le jeune Poirier est grandement influencé par le fondateur et directeur du collège, le père Camille Lefebvre. C'est le père Lefebvre qui le recommande au premier ministre John A. Macdonald et au député du comté de Westmorland, Albert J. Smith, lorsque ces derniers cherchent à nommer un Acadien à un poste dans la fonction publique fédérale. Âgé de vingt ans seulement et encore aux études, le jeune Poirier est désigné maître de Poste à la Chambre des Communes en 1872.

Le poste de haut fonctionnaire ne met pas fin à son désir de se perfectionner ou à ses aspirations professionnelles. À Ottawa, il consacre une partie de ses loisirs aux recherches historiques et linguistiques. Il se fait aussi connaître comme écrivain, collaborant à diverses revues et journaux et publiant des ouvrages dont L'Origine des Acadiens (1874). Il continuera d'écrire jusqu'à la fin de sa vie, et publie d'autres ouvrages, dont notamment Le Père Lefebvre et l'Acadie (1898) et Le Parler franco-acadien et ses origines (1928). Il participe aux activités littéraires de l'Institut canadien-français d'Ottawa et en 1899, est élu membre de la Société Royale du Canada. Poirier entreprend également des études de droit et devient membre du barreau du Québec et de celui du Nouveau-Brunswick. Il s'intéresse vivement au sort des Acadiens, et en 1876, fait une tournée des régions acadiennes du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. Poirier est nommé sénateur par le premier ministre Macdonald, alors qu'il est au début de la trentaine, grâce à sa réputation et aux efforts de son compatriote Pierre-Amand Landry. Il occupera ce poste prestigieux jusqu'à la fin de ses jours.

Poirier figure parmi les personnages les plus marquants de la Renaissance acadienne. Il est un organisateur et un intervenant de premier plan lors des grands ralliements des Acadiens de la fin du 19e siècle. L'un des dirigeants de la délégation acadienne aux congrès de la Société Saint-Jean-Baptiste tenus au Québec en 1874 et en 1880, Poirier est membre du comité exécutif des deux premières conventions nationales en 1881 et en 1884. Il occupe le poste important de secrétaire lors de la troisième convention en 1890. Rapporteur de la Commission sur le choix d'une fête nationale en 1881, Poirier prend lui-même la parole pour expliquer sa préférence pour une fête nationale distincte pour les Acadiens. Il intervient à nouveau après le vote sur la question afin de rassurer les participants que le choix de la fête de l'Assomption ne nuira pas aux bonnes relations entre les Canadiens français et les Acadiens. Poirier continue de se faire la porte-parole des Acadiens à l'extérieur des provinces Maritimes. Peu avant la deuxième convention nationale tenue à Miscouche en 1884, Poirier prononce un discours au congrès de la Société Saint-Jean-Baptiste à Montréal, où il fait état de la situation et des aspirations des Acadiens de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick. Poirier occupe également le poste de président, puis celui du secrétaire-général de la Société nationale l'Assomption au début du 20e siècle. En 1907, dans une allocution prononcée à Pointe-de-l'Église (N.-E.), Poirier livre un bilan de la situation des Acadiens, où il met l'accent sur les progrès réalisés sur le plan de la visibilité de ses compatriotes dans la vie publique.

Poirier se fait également l'apôtre d'une meilleure représentation des Acadiens dans les postes de pouvoir. En collaboration avec Pierre-Amand Landry et l'abbé Marcel-François Richard, Poirier mène la lutte jusqu'en 1912 pour l'obtention d'un premier évêque acadien. Les contributions de Poirier à la vie nationale de l'Acadie lui méritent la reconnaissance de ses compatriotes et même des Canadiens anglais. Il reçoit également des honneurs : il est créé Chevalier de la Légion d'honneur de la République française en 1902, puis reçoit en 1929 une médaille d'or de l'Alliance française, en reconnaissance des services rendus à la langue française.



Source :
Gérard Beaulieu, "Pascal Poirier: Notes biographiques", La Société historique acadienne : Les Cahiers, vol. 4, no 3 (octobre-novembre-décembre 1971), p. 92-93; A.L. Normandin (sous la direction de), Canadian Parliamentary Guide, 1933 (Ottawa, A.L. Normandin, 1933), p. 94; Sheila M. Andrew, The Development of Elites in Acadian New Brunswick, 1861-1881 (Montréal et Kingston, McGill-Queen's University Press, 1996); Ferdinand J. Robidoux (compilateur), Conventions nationales des Acadiens, vol. I (Shédiac, Moniteur acadien, 1907).

Source document :
Groupe de recherche en histoire économique et sociale de l'Université de Moncton http://www.cuslm.ca/~clio/fenetre/frame2.htm


Dernière mise à jour : ( 17-09-2008 )
 
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