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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Le "Grand Dérangement" (1755 à 1763) Version imprimable

 

La «Déportation» occupe une place cruciale dans l'histoire acadienne. De 1755 à 1763, la plus grande partie du peuple acadien a été déportée dans les colonies américaines, en Angleterre et en France. Exilés ou fugitifs, les Acadiens ont traversé une longue période d'errance à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil. Les survivants de cette calamité l'ont qualifiée de «grand dérangement».


L'Acadie, colonie fondée en 1604, se distingue par son emplacement géographique. À l'époque où la France et l'Angleterre colonisent le continent nord-américain, l'Acadie est située entre deux colonies importantes et antagonistes: la Nouvelle-Angleterre au sud et la Nouvelle-France au nord. C'est pourquoi l'Acadie est entraînée malgré elle dans une série de conflits militaires pendant toute son histoire.


Le premier foyer principal de peuplement acadien a été la région de Port-Royal. À partir de 1670, la population essaime vers le fond de la Baie Française. Elle occupe la région de Beaubassin vers 1672 et celle du bassin des Mines vers 1686. Cette expansion correspond à l'essor démographique de la population acadienne qui passe de 400 habitants en 1671 à 2 900 en 1714.

De 1604 à 1713, l'Acadie change de mains à sept reprises. Laissés souvent à leur sort, les Acadiens développent un esprit d'indépendance. Or, jusqu'en 1710 et malgré les conquêtes, la présence anglaise se manifeste seulement par les visites de marchands et de pêcheurs qui exploitent les richesses du territoire acadien. Cependant, un tournant décisif se produit après la capitulation de Port-Royal en 1710. Des troupes anglaises sont installées et on rebaptise l'endroit Annapolis Royal.

Le traité d'Utrecht, signé par la France et l'Angleterre en 1713, cède l'Acadie aux Britanniques. La France perd également la baie d'Hudson et Terre-Neuve, mais elle conserve l'Île Royale (Cap-Breton) et l'Île Saint-Jean (Île du Prince-Édouard). De plus, elle maintient une présence sur le territoire actuel du Nouveau-Brunswick, région disputée par les Anglais.

Le traité d'Utrecht laisse le choix aux Acadiens du territoire rebaptisé "Nova Scotia", soit prêter serment à la Couronne britannique ou quitter les lieux dans un délai d'un an. La France, qui développait l'Île Royale, tente d'abord (de 1713 à 1720) d'y attirer les Acadiens, mais ceux-ci détiennent des terres fertiles et sont rebutés par la qualité des terres proposées. Peu après, les autorités françaises, qui anticipent un retour offensif en Nouvelle-Écosse, songent qu'il est préférable d'y laisser les Acadiens.

Les Anglais sont peu intéressés à coloniser la Nouvelle-Écosse à cette époque et ils n'ont pas intérêt à laisser les Acadiens renforcer la présence française à l'Île Royale. Ils les dissuadent de partir en leur interdisant de construire des bateaux et de vendre leurs propriétés et leur bétail. La principale préoccupation anglaise étant d'amener les Acadiens à prêter le serment d'allégeance.

La question du serment hantera les Acadiens pendant plusieurs années. Ils refusaient de prêter un serment sans condition puisqu'ils tenaient à conserver leur liberté religieuse et être exemptés du port d'arme en cas de guerre. Finalement en 1730, le gouverneur Philipps accepte ces conditions sous promesse verbale et les Acadiens deviennent des sujets neutres.

Pendant une trentaine d'années, la Nouvelle-Écosse connaît la paix et se développe à un rythme exceptionnel. Si bien qu'en 1755, on compte environ 13 000 Acadiens. Ceux-ci n'inquiètent pas outre mesure les autorités anglaises; ce sont plutôt les Amérindiens qui leur causent des soucis. Gagnés à la cause française, ces derniers sont demeurés sur le pied de guerre contre les Anglais. Par ailleurs, la Nouvelle-Angleterre accepte mal l'ampleur qu'a prise Louisbourg au cours des années. Cette forteresse est devenue un centre commercial très important et un sérieux concurrent pour les colonies anglaises.

 

 

 

 


Source:
"La Déportation des Acadiens", Publié en vertu de l'autorisation du ministère de Approvisionnement et Services Canada, 1986, environnement Canada (Parcs)


Dernière mise à jour : ( 01-08-2008 )
 
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