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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Claude Petitpas Version imprimable

PETITPAS, CLAUDE, capitaine de goélette, interprète, connu surtout pour sa collaboration avec les Anglais, troisième enfant d’une famille de 15, fils de Claude Petitpas, sieur de Lafleur, greffier au tribunal de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), et de Catherine Bugaret, né a Port-Royal vers 1663, mort entre 1731 et 1733.

Au cours de sa jeunesse, Petitpas fut étroitement lié dans ses courses et dans son activité avec les Micmacs des environs de Port-Royal, où il vécut, chez son père, jusqu’à son mariage. Il épousa vers 1686 une Indienne de cette tribu, du nom de Marie-Thérèse, née en 1668, avec qui il eut, d’après le recensement de 1708, au moins sept enfants. Le 7 janvier 1721, après le décès de sa première femme, il convola en secondes noces, toujours à Port-Royal, avec Françoise Lavergne, du même endroit, fille de Pierre Lavergne, le domestique du père de Breslay, et d’Anne Bernon. Elle n’avait que 17 ans, il en avait environ 57. Le couple eut quatre enfants.

Petitpas demeurait, du vivant de sa première femme, à Mouscoudabouet (Musquodoboit), où les pêcheurs de Boston étaient très actifs, et, dès 1698, on eut à se plaindre de son association avec ceux-ci. En septembre 1718, une frégate envoyée de Boston par le gouverneur du Massachusetts et commandée par le capitaine Thomas Smart mouilla dans le havre de Canseau (Canso). Les Anglais s’emparèrent d’un bon nombre de pêcheurs français, dont Marc La Londe, gendre de Claude Petitpas. Celui-ci mit sa propre goélette à la disposition des Anglais pour qu’ils pussent mieux accomplir leur dessein.

Le 30 juin 1720, le Conseil législatif de Boston lui octroya, à sa demande, la somme de £100 pour avoir témoigné des « attentions [...] envers certains captifs anglais au cours de la récente guerre avec les Indiens ». Petitpas, en effet, avait obtenu la liberté de ces captifs en payant leur rançon de ses propres deniers. Le conseil résolut en plus que le gouvernement payerait les frais de scolarité de l’un de ses fils pendant quatre ans au collège de Harvard.

Sans doute s’installa-t-il par la suite dans l’île Royale (île du Cap-Breton), peut-être à Port-Toulouse (St. Peters, N.-É.) même, où plusieurs de ses enfants s’étaient établis et où Joseph de Brouilland, dit Saint-Ovide [Monbeton*], gouverneur de l’île Royale, allait s’enquérir en 1728 de la loyauté des Indiens envers les Français. Claude Petitpas tâchait en effet d’influencer les Indiens, surtout les jeunes, en faveur des Anglais. Saint-Ovide voulut donc s’en débarrasser en l’envoyant vers la fin de cette même année en France avec deux de ses fils du premier lit. Si de fait ce dessein fut mis à exécution, Claude Petitpas ne semble pas avoir été absent plus de deux ans.

Il mourut probablement entre 1731 et 1733, car le dernier enfant qu’on lui connaît naquit en 1731 ; de plus, en mai 1733, Louis XV donna à sa veuve une somme d’argent pour services rendus par son mari en sa qualité d’interprète. En 1747, le gouverneur Shirley du Massachusetts rappelait que Petitpas avait été un « sujet fidèle de la couronne britannique, ayant reçu des faveurs de ce gouvernement pour ses services ».

Clarence J. d’Entremont


Sources

AN, Col., B, 59, f.516 ; Col., C11B, 3, 4, 10, ff.67–69 ; Section Outre-Mer, G1, 466 (Recensements de l’Acadie, 1671, 1686).— Newberry Library, Ayer Coll., La Chasse census (1708).— PANS, mss docs., XXVI (parish register of Port-Royal), f.63.— The acts and resolves, public and private, of the province of the Massachusetts bay (21 vol., Boston, 1869–1922), IX— Coll. doc. inédits Canada et Amérique, CF, III* (1890) : 165–168.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., III 38s., 379.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IX 912.— Arsenault, Hist. et généal. des Acadiens, I 442, 477.— Coleman, New England captives.— D. C. Harvey, The French régime in Prince Edward Island (New Haven, 1926), 215.— McLennan, Louisbourg, 62s.— Murdoch, History of Nova-Scotia, I : 243.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada


Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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