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Louis-Simon Le Poupet de La Boulardierie |
LE POUPET DE LA BOULARDERIE, LOUIS-SIMON, chevalier de Saint-Louis, commandant de Port d’Orléans, île Royale (North Bay Ingonish, île du Cap-Breton), de 1719 à 1738, officier de marine, soldat et colonisateur, né vers 1674, vraisemblablement à Paris, mort à l’île Royale le 6 juin 1738. La Boularderie était le fils d’Antoine Le Poupet, seigneur de Saint-Aubin, secrétaire du roi, et de Jacqueline Arnoulet. En 1702 il épousa Madeleine Melançon à Port-Royal en Acadie (Annapolis Royal, N.-É.), et l’on sait qu’ils eurent au moins deux enfants, Antoine* et Marie-Madeleine (Mme Jacques Mazière). En 1693, il s’engagea dans les troupes de la marine. Il servit d’abord comme enseigne et plus tard comme lieutenant du sieur Pastour de Costebelle à Plaisance (Placentia), Terre-Neuve. C’est là qu’il prit part aux opérations militaires conduites par Pierre Le Moyne d’Iberville au cours des années 1696 et 1697. Quatre ans plus tard, on le retrouve à Port-Royal où deux nouveaux grades lui sont décernés le 1er février 1702 : il est promu capitaine d’infanterie et sous-lieutenant dans la marine. Lors du second des deux sièges qu’eut à subir Port-Royal en 1707, de la part des troupes du Massachusetts commandées par John March, La Boularderie fut blessé en dirigeant une sortie très valeureuse mais bien imprudente et rentra en France avec sa famille. La défaite de La Hougue en 1692 laissa la marine française très affaiblie. La position d’officier de marine devint de plus en plus difficile et La Boularderie ne pouvait espérer de promotion. En 1712, il décida de réunir les fonds nécessaires pour appareiller le vaisseau du roi le Héros, et de conduire l’intendant Bégon* au Canada. Un tel service ne lui attira toutefois pas l’avancement désiré. Il se tourna donc vers la marine marchande, ce qui l’amena à prendre part, de temps à autre, à des opérations navales. C’est ainsi qu’en 1713, lors de son passage à Québec où il devait prendre une cargaison, il se laissa persuader par Bégon de transporter les troupes et les ravitaillements dont avait grand besoin Saint-Ovide de Brouillan [Monbeton*] que la cour de France avait envoyé en Acadie prendre possession de l’île Royale et fonder le port de Louisbourg. C’est encore à bord d’un navire marchand que, deux ans plus tard, il se porta au secours de la garnison de Port Toulouse (St. Peters, N.-É.) qui manquait de vivres. Cet acte lui valut les bonnes grâces de l’amiral de France, le comte de Toulouse, qui avait ordonné l’opération de secours. C’est à lui que, par la suite, La Boularderie fit part de son projet de fonder un établissement agricole à l’île Royale, à l’île de Verderonne (l’île Boularderie) et sur la rive est avoisinante du détroit La Petite Brador (détroit St. Andrew). Il demanda aussi l’autorisation d’exploiter une pêcherie à Port d’Orléans, le port de mer de la baie de Niganiche. Cet endroit situé à 30 milles au nord de l’île de Verderonne était un poste de séchage de la morue. La Boularderie estimait que le commerce des pêcheries assurerait une cargaison de retour aux navires venus approvisionner l’établissement agricole lequel, avec le temps, pourrait ravitailler Louisbourg. Il s’engageait à transporter les pêcheurs et les colons à la condition que le Paon, navire de la marine, soit mis à sa disposition pour une période de deux ans. Le comte de Toulouse lui accorda son appui et le territoire sis le long de La Petite Brador lui fut concédé, en franc alleu noble, conformément à un brevet daté du 15 février 1719. Des droits prioritaires lui accordaient, à Port d’Orléans, l’usage de grèves dont la superficie était suffisante pour permettre à une centaine de pêcheurs d’y faire sécher leur morue. Il fut nommé commandant de ce poste et de sa concession. Le 27 février 1720, le privilège d’utiliser les grèves passa à l’île voisine, Niganiche (Ingonish), par suite du manque d’espace à Port d’Orléans. Après deux tentatives infructueuses, La Boularderie réussit en 1723 à former, à Saint-Malo, une compagnie qui lui procurerait les capitaux indispensables à l’exploitation de ses concessions. Les débuts de l’entreprise furent peu prometteurs : La Boularderie et le directeur de la compagnie, le sieur Le Brun, furent capturés par des pirates et laissés à la dérive dans une petite embarcation à 100 milles des côtes de l’île Royale. En 1726, La Boularderie expulsa la nouvelle compagnie de ses concessions car il croyait, à tort ou à raison, que depuis trois ans elle avait négligé ses engagements envers l’établissement agricole pour s’adonner au commerce plus lucratif des pêcheries. Le Brun défia cette décision et continua ses activités à Port d’Orléans. Il y était encore en 1729 quand une autre compagnie fut fondée. Cette dernière se composait de huit marchands de Rouen et du Havre. La Boularderie ramena à l’île Royale une centaine de colons et de pêcheurs qui avaient accepté d’y rester hiver comme été. La population de La Petite Brador se chiffrait à 13 en 1726, 21 en 1734 et 32 en 1737. Cette année-là, La Boularderie construisit un moulin à eau ; trois ans auparavant, il avait vendu du blé non moulu à Louisbourg. Des entrepôts en pierre des champs et plusieurs autres bâtiments furent construits à Niganiche. La compagnie affirmait avoir investi 500 000ª dans ses établissements et avoir 300 hommes à son service pour l’expédition, la pêche et la culture. Malheureusement, des troubles survenus au sein de l’administration de la compagnie en France causèrent l’arrêt des envois de ravitaillements et La Boularderie dut à nouveau se rendre en France en 1732 et en 1735. Les querelles internes décidèrent les associés à dissoudre la compagnie. La Boularderie revint alors à La Petite Brador pour, cette fois, construire un chantier naval. Ce dernier projet, et certes le plus audacieux qu’ait conçu La Boularderie, devait commencer par la construction d’un navire de 1200 tonneaux pour le compte du roi d’Espagne. Ce rêve fut anéanti dès ses débuts par la perte, dans les eaux du Saint-Laurent, du navire à bord duquel La Boularderie transportait les matériaux nécessaires à l’entreprise et par le retrait de son associé, le sieur Gombert. Au moment de sa mort, l’ingénieux colonisateur sollicitait de l’aide pour la construction d’une route entre La Petite Brador et Louisbourg, et il avait réussi à persuader les autorités locales de lui acheter des matériaux pour leurs fortifications et du charbon. Quoiqu’on lui ait refusé un grade élevé dans la marine, La Boularderie eut toujours l’appui entier du gouvernement français pour ses projets de colonisation et de développement. Même les autorités locales, qui ne voyaient pas l’utilité de concéder des droits seigneuriaux, prirent sa défense contre ses détracteurs. Comme ce fut souvent le cas dans les débuts de la colonie, les entreprises de La Boularderie coûtèrent une somme énorme d’argent et d’efforts pour aboutir à de bien minces résultats. La seigneurie qu’a laissée ce courageux pionnier était grevée de dettes mais n’en demeura pas moins un imposant monument à sa mémoire jusqu’à ce qu’elle fût brûlée, tout d’abord par les Anglais et ensuite par les Français, au cours de la guerre de Succession d’Autriche. Dale Miquelon Source AN, Col., B, 40–46 ; Col., C11A 64 ; Col., C11B, 1–22 ; Col., E, 240 (dossier La Boularderie) ; Marine, C1.— BN, mss, Cabinet des titres, dossiers bleus, 541 ; dossier 14 145.— Charlevoix History (Shea), V : 199.— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1947–48 : 228, 230.— Documents relatifs à la monnaie sous le régime français (Shortt), I : 160.— [Samuel Holland], Holland’s description of Cape Breton Island and other documents, D. C. Harvey, édit. (Halifax, 1935), 65s.— Le Jeune, Dictionnaire (cette biographie contient plusieurs erreurs, mais elle donne des renseignements généalogiques très intéressants).— J. G. Bourinot, Historical and descriptive account of the island of Cape Breton and of its memorials of the French régime (Montréal, 1892), 92n.— McLennan, Louisbourg, II, 52, 57s., 58n.— Murdoch, History of Nova-Scotia, I : 267, 293. © 2000 University of Toronto/Université Laval Source document : Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada |
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Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 ) |
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