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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Jean-Baptiste Rodrigue Version imprimable

RODRIGUE, JEAN-BAPTISTE (appelé quelquefois Jean de Fonds (Fond)), pilote du roi, pêcheur, marchand, marguillier de la paroisse de Louisbourg ; né selon toute apparence entre 1670 et 1680 au Portugal, vraisemblablement à Viana do Castelo, fils de Jean de Fond et d’Anne Manet, décédé entre le 15 septembre et le 16 novembre 1733, à Québec.

Rodrigue est sans doute arrivé en Acadie après 1700. En 1707 il épousait Anne Le Borgne dont les parents, Alexandre Le Borgne* de Belle-Isle et Marie de Saint-Étienne de La Tour, appartenaient à d’éminentes familles acadiennes. Rodrigue et sa femme eurent au moins huit enfants.

En mars 1709, Rodrigue remplissait encore la fonction de pilote du roi à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) mais dès août 1710 il était installé à Plaisance (Placentia) où il faisait du commerce et d’où il partait pour aller piller les navires anglais. Alors qu’il naviguait au large de l’Acadie, en octobre 1710, il rencontra la flotte d’invasion anglaise commandée par Francis Nicholson et c’est lui qui fit porter la nouvelle à Port-Royal. En mars 1712, Rodrigue faisait toujours du commerce à Plaisance. Comme le prouve un rapport ultérieur de Le Normant* de Mézy, il servit ensuite à titre de pilote à Dunkerque, selon toute vraisemblance entre mars 1712 et novembre 1713 puisque les documents le désignent à cette date comme marchand de Québec. Il alla s’installer à Louisbourg dans la nouvelle colonie française de l’île Royale (île du Cap-Breton) en 1714. On sait qu’il aida à l’évacuation de Plaisance qui avait été cédée à l’Angleterre en 1713. Par la suite, ses affaires prospérèrent alors qu’il s’occupait de pêche, de cabotage et de commerce local. Les recensements et les archives de l’Amirauté de l’île Royale nous renseignent sur l’évolution de ses entreprises, du moins en ce qui concerne la pêche et le commerce : il n’avait qu’une personne à son emploi en 1715, 20 en 1716, 15 en 1717, 20 en 1720 et 30 en 1724. À sa mort, il était un des principaux marchands de la colonie.

Après sa mort, survenue au cours d’un voyage d’affaires à Québec à l’automne de 1733, sa femme et deux de ses fils, Michel et Pierre, administrèrent l’entreprise familiale. En 1738, sa veuve épousa Jean Duperié (ou Duperier) de Louisbourg. Ce Duperié avait été second sur un navire de pêche de Saint-Jean-de-Luz en 1731.

Bernard Pothier

Sources

Archives de la Charente-Maritime (La Rochelle), Amirauté de Louisbourg, B 265 ; B 266s, ; B 268, ff.160–164 ; B 277.— AN, Col., C11B, 1–14 ; Col., C11C, 7, ff.54ss ; 15 ; Section Outre-Mer, G1, 406, 467 ; Section Outre-Mer, G3, 2 040, 15 mai 1707, 17 mars 1709 ; 2 046 ; 2 054, pièce 52, 14 août 1710 ; pièce 55, 18 août 1710 ; 2 055, pièce 2, 22 févr. 1712 ; pièce 118, 16 [nov.] 1713.— PANS, mss docs., XXVI (registre paroissial de Port-Royal), 21,
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada


Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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