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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Patrice René - Prêtre Version imprimable

RENÉ, PATRICE, prêtre, récollet, missionnaire, né en France en 1667, décédé à Paris en 1742.

Entré chez les récollets à Paris en 1682, Patrice René y fait profession l’année suivante. Il vient au Canada vers 1690 et, le 30 juin 1693, il signe un acte de baptême à Beaumont, près de Québec. En 1703, il arrive à Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), rejoignant son confrère le père Félix Pain, aumônier du fort depuis 1701. Il devient le premier supérieur du couvent que son ordre fonde à Port-Royal et, en 1708, il est nommé vicaire général de l’évêque de Québec en Acadie. En plus de faire du ministère dans la paroisse et de visiter les missions près de Port-Royal, Patrice René s’occupe d’éducation et ouvre à Port-Royal une école pour garçons, probablement pour les Blancs seulement ; depuis 1701, la sœur Marie-Élisabeth Chausson, de la Congrégation des filles de la Croix, y tient une école pour filles.

Plusieurs démêlés ont lieu entre les récollets René, Pain, Justinien Durand, et certains officiers dont la conduite semble laisser à désirer. Marie Mius d’Entremont étant enceinte de l’officier François Du Pont* Duvivier, les récollets obligent les deux à s’épouser en janvier 1705, malgré la défense de Simon-Pierre Denys* de Bonaventure, lieutenant de roi en Acadie. Patrice René écrit que le sieur de Bonaventure entretient des relations scandaleuses avec Louise Guyon, veuve de Mathieu Damours* de Freneuse, et qu’il en a eu plusieurs enfants. Bonaventure garde toujours cette dame à Port-Royal malgré les ordres du roi de l’en faire sortir.

Patrice René passe en France en 1707 pour solliciter du ministre de la Marine, Pontchartrain, la cessation de ces scandales. Il arrive en France, à La Rochelle, en août 1707. En octobre, le ministre, répondant à sa demande, le presse de retourner à sa mission où il espère que Mme de Bonaventure, Jeanne Jannière, qu’on vient d’y envoyer, réussira à obtenir de son mari qu’il se conduise plus sagement.

Patrice René revient en Acadie mais, durant l’été de 1707, les Anglais, sous les ordres de John March*, ont attaqué Port-Royal et brûlé plusieurs maisons dont celle des récollets. René inscrit son dernier acte aux registres le 25 septembre 1708. Il retourne en France cette même année pour ne plus revenir. Daniel d’Auger* de Subercase, gouverneur de l’Acadie, parlant du ministère du père René, écrit que le missionnaire a remis des habitants « dans l’obeissance avec beaucoup de peine et il est parvenu au point de se faire craindre des plus mechans et de se faire aimer des autres ».

On ignore quelles furent par la suite ses fonctions et ses activités en France. Il mourut à Paris en 1742.

Anselme Chiasson


Sources

Archives acadiennes, Université de Moncton, Fonds de Placide Gaudet, Missionnaires de l’Acadie.— Archives des Franciscains (Montréal), Dossier Patrice René.— AN, Col., B, 22, ff.155v.–174v. ; 29, ff.238v., 247v. ; Col., C11D, 4, f.316v. ; 5, ff.95, 103, 195v., 221, 259 ; 6, ff.104v.–105v.— APC, MG 9, B8, 24 (registres de Saint-Jean-Baptiste du Port-Royal) (le volume original de 1702–1728 est conservé aux PANS et celui de 1727–1755 aux Diocesan Archives, Yarmouth, N.-É.).— Arsenault, Hist. et généal. des Acadiens, I : 83s.— Lauvrière, La tragédie d’un peuple (1924), I : 189.— Omer Le Gresley, L’enseignement du français en Acadie (1604–1926) (Bathurst, N.-B., 1926), 52.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada



Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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