CyberAcadie

L'histoire acadienne, au bout des doigts

Daniel Robinau De Neuvillette Version imprimable

ROBINAU DE NEUVILLETTE, DANIEL, officier dans les troupes de l’Acadie, né en 1672 ou 1673, fils de René Robinau de Bécancour et de Marie-Anne Leneuf de La Poterie, filleul du gouverneur Rémy* de Courcelle, frère de Joseph Robinau de Villebon, gouverneur en Acadie, où il mourut en 1702.

Neuvillette commença à servir en 1690 et reçut un brevet d’enseigne l’année suivante. Il commanda à la rivière Saint-Jean pendant l’hiver de 1692, effectua à plusieurs reprises des missions de liaison entre l’Acadie et Québec, et entretint de bonnes relations avec les Indiens. Il seconda activement son frère en diverses circonstances, notamment lors de l’attaque anglaise sous Hathorne contre le fort de Naxouat (Nashwaak) en 1696. Buade de Frontenac demanda pour lui une commission de lieutenant qui lui fut accordée le 3 avril 1696. Il commanda ensuite de petits bâtiments armés pour la lutte contre les corsaires et la protection de la pêche et, en octobre 1698, s’empara d’un navire anglais au large de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.). Cependant, le navire prit le large pendant que Neuvillette faisait ripaille à terre.

Son caractère emporté et ses débauches avec les Indiennes lui attirèrent l’hostilité du père Simon [La Place], du commissaire Mathieu de Goutin et de certains officiers. Louis de Gannes de Falaise écrit le 9 décembre 1698 que Neuvillette est « un homme d’emportement qui n’a d’occupation qu’à la débauche, faisant société avec le soldat pour s’en servir à commercer ». En 1699, il dut repasser en France sur ordre de Louis XIV pour rendre compte de sa conduite. Son frère le gouverneur sollicita l’indulgence du ministre pour des « fautes de jeunesse » et cette intervention fut sans doute efficace car Neuvillette put revenir en Acadie au début de l’année suivante. Il s’y fit apprécier par le gouverneur de Brouillan [Monbeton], qui le trouvait « fort appliqué au service et très propre pour ce pays par la connaissance qu’il en a » et qui le proposa pour le grade supérieur. Mais la mort de Neuvillette empêcha cette promotion : il fut tué en 1702 dans un combat livré à un brigantin de Boston qui venait de prendre plusieurs bateaux de pêche.

Étienne Taillemite


Source

AN, Col., B, 20, f.155v. ; 22, f41v. ; Col., C11A, 14, ff.13, 175 ; 20, f.158 ; Col., C11D, 3, ff.70v., 105, 125v., 132, 156, 208 ; 4, ff.61, 225v. ; Col., D2C, 49, 222.— Coll. de manuscrits relatifs à la N.-F., II.— NYCD (O’Callaghan et Fernow), IX.— Webster, Acadia.— Le Jeune, Dictionnaire, II : 454.— Tanguay, Dictionnaire, I : 523 ; VII : 9.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne
, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada




Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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