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L'histoire acadienne, au bout des doigts

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Les premiers pas du théâtre en Acadie

C'est en Acadie qu'est présentée la toute première pièce de théâtre en Amérique du Nord, soit Le Théâtre de Neptune, de Marc Lescarbot, en 1606. I1 faut ensuite attendre l'établissement des premiers collèges, à partir de 1864, pour voir de nouvelles représentations théâtrales en terre acadienne.

Pendant toute leur présence en Acadie, les collèges accordent une place de choix au théâtre dans leurs activités. Pour enrichir leur programme, ils invitent à l'occasion des troupes de l'extérieur, en particulier du Québec. Ainsi, les étudiants et les étudiantes de ces institutions ont l'occasion non seulement de se produire sur la scène, mais aussi de goûter à un théâtre de qualité.

Les collèges présentent surtout des pièces du répertoire français. Mais déjà, quelques auteurs acadiens signent leurs premières pièces de théâtre, tels Pascal Poirier et James Branch. Dans les années 1950, une jeune auteure nommée Antonine Maillet fait jouer deux de ses pièces par les étudiantes du Collège Notre-Dame d'Acadie, à Moncton.

En 1972, un événement majeur vient marquer l'histoire du théâtre en Acadie. La présentation de la pièce La Sagouine, d'Antonine Maillet, connaît un grand succès. Cette pièce à un seul personnage, une femme, conquiert les publics de Moncton, puis de Montréal, de tout: le Québec, d'Ottawa et d'autres villes canadiennes. L'Acadienne Viola Léger qui interprète le rôle de La Sagouine a été jugée «une comédienne hors du commun»par les critiques de Paris. Le même auteur a écrit Les Crasseux (1973-1974) Gapi et Sullivan (1973), et surtout Évangéline Deusse (1975) qui connaît aussi un grand succès.

La Sagouine donne à la dramaturgie acadienne un souffle qui va lui permettre de se développer comme jamais auparavant. Dans la foulée d'Antonine Maillet, plusieurs jeunes auteurs se mettent à écrire pour le théâtre. Parmi eux, il y a, Jules Boudreau, de Maisonnette, Laval Goupil, de Shippagan Herménégilde Chiasson, de Saint-Simon, Laurier Melanson, de Moncton, ainsi que Rino Morin Rossignol et Gracia Couturier, de Saint-Basile, au Madawaska.

Deux compagnies de théâtre professionnelles sont fondées à cette époque : le Théâtre populaire d'Acadie, à Caraquet, en 1974, et la Coopérative de théâtre l'Escaouette, à Moncton, en 1978. Cette dernière compagnie se consacre presque exclusivement à la création de pièces d'auteurs acadiens. Parallèlement à toutes ces activités théâtrales, un Département d'art dramatique voit le jour à l'Université de Moncton en 1976. Celui-ci permet la formation professionnelle de comédiens acadiens et francophones. À Caraquet, le Festival acadien a donné naissance à des manifestations théâtrales intéressantes et à la composition de pièces, tels Le Djibou (pièce en 2 actes), Louis Mailloux et L'amer à boire.



Source :
Petit manuel d'histoire d'Acadie, Les Acadiens de 1867 à 1976, Librairie Acadienne, Université de Moncton, Père Anselme Chiasson, 1976
Histoire des Acadiens et des Acadiennes du Nouveau-Brunswick, Éditions La Grande Marée, Sylvain Godin et Maurice Basque,2007,


Dernière mise à jour : ( 31-05-2009 )
 
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