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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Edward Whitmore Version imprimable

WHITMORE, EDWARD, officier, gouverneur de l’île du Cap-Breton et de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), né vers 1694, vraisemblablement fils du capitaine Arthur Whitmore, de York, Angleterre, dont le testament mentionne un fils nommé Edward, décédé en 1761.

Edward Whitmore fut nommé enseigne dans le régiment de son père, le 36e régiment d’infanterie, le 13 mars 1710/1711 (ancien style). Promu au grade de lieutenant le 1er juin 1723 et de capitaine le 1er novembre 1739, il devint major le 2 juillet 1747 et lieutenant-colonel le 17 juillet 1747. Le 11 juillet 1757, il passa colonel au 22e d’infanterie et fut nommé major général le 19 février 1761.

Whitmore servit d’abord au cours de la malheureuse expédition contre Québec en 1711, sous les ordres de l’amiral Hovenden Walker*. De 1712 à 1714, son régiment occupa la forteresse de Dunkerque, en France. Il combattit en Écosse durant le soulèvement des jacobites en 1715 et, de 1718 à 1739, il fut en garnison en Irlande. Lorsque la guerre avec l’Espagne éclata en 1739, son régiment revint en Angleterre et, l’année suivante, il fut envoyé aux Antilles pour aider l’amiral Edward Vernon. En 1741, Whitmore prit part à l’attaque, qui échoua d’ailleurs, de Carthagène (Colombie), puis revint en Angleterre en 1743. Lorsque la guerre avec la France fut déclarée en 1744, son régiment partit pour les Flandres et était en garnison à Gand au moment de la bataille de Fontenoy, en 1745. Pendant la révolution jacobite de 1745, il fut envoyé en Écosse et prit part aux batailles de Falkirk et de Culloden, en 1746.

En 1757, nous retrouvons Whitmore en Amérique du Nord, commandant le 22e régiment de la brigade de lord Charles Hay à Halifax. L’été suivant, Whitmore, Wolfe et Lawrence furent promus au grade temporaire de brigadier, en préparation de l’attaque contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Whitmore commandait l’aile droite, qui attaqua Pointe Blanche (White Point) lors du débarquement des Britanniques qui se lancèrent sur la forteresse française en juin. Pendant le siège, il eut la responsabilité des troupes qui, non sans mal, préparèrent les batteries destinées à démolir les fortifications. Wolfe, qui avait peu d’estime pour lui, en parlait comme d’un « vieil homme fini et somnolent ». Mais les efforts de Whitmore, combinés avec ceux des autres officiers supérieurs, furent couronnés de succès.

Après la capitulation de la forteresse, Whitmore fut nommé gouverneur de l’île du Cap-Breton et de l’île Saint-Jean ; sa garnison se composait de son régiment et de trois régiments d’infanterie, le 28e, le 40e et le 45e. Ses fonctions de gouverneur le rendirent responsable, en 1758, de l’évacuation en bon ordre, vers l’Angleterre ou vers la France, des troupes françaises et de la population, de l’appui à fournir à l’expédition contre Québec en 1759 et de la démolition des fortifications de Louisbourg en 1760.

Il occupa sans se plaindre ce poste relativement peu important, alors que ses compagnons d’armes, plus jeunes et d’un grade moins élevé, se couvraient de gloire en remportant d’importantes victoires dans d’autres régions d’Amérique du Nord et des Antilles. Il ne prit de permission de convalescence, en décembre 1761, qu’après en avoir reçu l’ordre de Jeffery Amherst*, sous les ordres duquel il se trouvait. Au cours de la traversée de Louisbourg à Boston, le 11 décembre 1761, il fut emporté par une lame et se noya. Il fut inhumé dans la King’s Chapel de Boston. Les officiers qui le connaissaient regrettèrent sincèrement sa perte. Le colonel Montagu Wilmot écrivit de lui : « Ceux qui ont eu l’honneur de servir sous ses ordres auront de bonnes raisons de le regretter. Il ne pensait, dans sa bonté, qu’au bonheur des autres, mêmes si cela devait entraîner des inconvénients pour lui. » C’est là une opinion que partageait entièrement Amherst, qui le considérait comme « un être au caractère noble ». Whitmore laissait un fils, Edward, qui fut autorisé à administrer sa succession en 1762, et une fille qui avait épousé un certain capitaine Scott, de Greenwich.

Julian Gwyn



Sources

PRO, CO 5/53, ff.172–174 ; 5/213, ff.151–154 ; Ind. 5 431, p. 180 ; 5 436, pp. 98s ; WO 4/21, 35 ; 34/17, Amherst to Whitmore, 11 oct. 1761 ; Wilmot à Amherst, 13 déc. 1761 ; Amherst à Wilmot, 23 déc. 1761.— Gentleman’s Magazine, 1767, 525.— C. H. S. Sackville, The manuscripts of Mrs Stopford Sackville of Drayton House, Northamptonshire (Historical Manuscripts Commission, Report, 9, iiie partie, Londres, 1884), 76.— Dalton, George the first’s army, I : 365 ; II : 415.— Herald and Genealogist (Londres), VI (1871) : 682.
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Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada

Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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