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L'histoire acadienne, au bout des doigts

La tension monte Version imprimable

 

En 1744, la guerre éclate entre la France et l'Angleterre. Tour à tour, Louisbourg et la Nouvelle-France lancent des attaques contre la Nouvelle-Écosse, mais la prise de Louisbourg par la Nouvelle-Angleterre en 1745 leur inflige un sérieux revers. En 1746, la France tente de reprendre à la fois l'Île Royale et la Nouvelle-Écosse, mais essuie encore un échec lorsque le duc d'Anville voit sa flotte décimée par une tempête.

Au grand mécontentement des colonies anglaises, le traité d'Aix-la-Chapelle, signé en 1748, rend Louisbourg à la France. Ce traité a des conséquences importantes pour les Acadiens. Ceux-ci sont en vaste majorité restée neutre, mais la situation devient précaire puisque la France et l'Angleterre ont décidé de consolider leur position dans la région.

Suite aux pressions exercées par les colonies anglaises, le "Board of Trade" décide de britanniser la Nouvelle-Écosse. En 1749, on fonde Halifax pour apporter un contrepoids à Louisbourg. L'arrivée d'environ 2 000 colons et d'un fort contingent militaire change le visage de la province. À nouveau, on exige que les Acadiens prêtent un serment sans réserves. Le gouverneur Cornwallis se bute à la ténacité acadienne; ceux-ci ne modifient pas leur position. De plus, le plan de colonisation britannique au nord de la rivière Mésagouèche est contrecarré par la présence française dans cette région.

En effet, la France tente de garder un lien de communication entre Québec et Louisbourg et veut refouler la progression des Anglais vers le Canada. En 1749, on envoie Boishébert relever les fortifications à l'embouchure du fleuve Saint-Jean. Le but des autorités françaises est de bloquer l'isthme de Chignectou et de créer une nouvelle Acadie française en enjoignant les Acadiens à émigrer sur le territoire actuel du Nouveau-Brunswick.

Tour à tour, Français et Anglais se fortifient dans la région disputée. Les Anglais s'installent à GrandPré en 1749, à Pigiguit en 1750 et à Beaubassin en 1751. Du côté français, on construit les forts Beauséjour et Gaspareau en 1751. Face à cette attitude agressive, des familles acadiennes se réfugient dans les territoires français avoisinants, notamment à l'Île Saint-Jean.

De 1752 à 1754, la situation demeure calme. On ne tient pas à ce que les Acadiens aillent grossir les établissements français et le gouverneur Hopson ne soulève pas la question du serment. Toutefois sous Charles Lawrence, nommée lieutenant-gouverneur en 1754, la situation se transforme rapidement.

Contrairement à ses prédécesseurs, Lawrence envisage ouvertement la déportation. Ce militaire de carrière songe d'abord à la défense de la colonie et entend régler le problème du serment. À l'été 1754, il avise ses supérieurs de sa position: les Acadiens ne prêteront jamais de serment à moins d'y être contraints. Or, ils occupent les meilleures terres de la Nouvelle-Écosse. Lawrence conteste donc leur droit à la propriété et suggère leur départ.

Pendant ce temps, les tensions s'accroissent en Amérique du Nord, et les autorités se préoccupent surtout de la défense de la vallée de l'Ohio. Lawrence prépare donc rapidement l'attaque avec Shirley, gouverneur du Massachusetts. Ce dernier recrute 2 000 hommes pour renforcer les troupes régulières. Au mois de juin 1755, Robert Monckton, commandant de l'expédition, prend les forts Beauséjour et Gaspareau. Boishébert choisit de détruire son fort plutôt que de le rendre aux Anglais et se replie plus haut sur le fleuve Saint-Jean.

 

 



Source:
"La Déportation des Acadiens", Publié en vertu de l'autorisation du ministère de Approvisionnement et Services Canada, 1986, environnement Canada (Parcs)


Dernière mise à jour : ( 12-07-2008 )
 
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