CyberAcadie

L'histoire acadienne, au bout des doigts

Pierre Angibault, dit Champdoré Version imprimable

 

ANGIBAULT, dit Champdoré, PIERRE, capitaine de barque, membre de la colonie acadienne de 1604 à 1607 et en 1608.

Dans ses vers, Lescarbot le qualifie de capitaine de marine, ce qui nous semble excessif ; dans son Histoire, il le présente comme « conducteur ès navigations », chargé de « la conduite des voyages » : en réalité, Champdoré ne paraît jouer que le simple rôle de capitaine de barque ; pour sa part, Champlain le met sur le même pied que Cramolet, « maistre de barque ». Champlain, qui vécut à l’île Sainte-Croix dans le même logis que Champdoré, lui reproche par trois fois d’être responsable de mauvaises manœuvres qui mirent en danger la vie des explorateurs : bon charpentier pour faire des vaisseaux, écrit Champlain, mais nullement propre à les conduire, il était opiniâtre et « peu entendu au fait de la marine ». À la suite d’un accident, en avril 1606, François Gravé Du Pont fait mettre les menottes à Champdoré en attendant de lui faire subir son procès en France, mais, comme il faut construire une autre barque, Champdoré est libéré quelque temps ; la besogne terminée, on lui remet les menottes. Un autre accident survient, Champdoré sauve la situation et, sur les instances de ses compagnons, Gravé lui pardonne. Lescarbot, qui le tenait en haute estime, le chante en un sonnet et insiste sur l’habileté du capitaine :

Quand ta dextérité empêche d’abîmer
La nef qui va sous toi du Ponant à l’Aurore...

Champdoré fut de tous les voyages d’exploration : en 1604, à la baie Sainte-Marie (en Nouvelle-Écosse) où il retrouve le Prêtre Aubry qui s’était perdu, et dans le voyage de Champlain vers la rivière Kennebec ; en 1605 et en 1606, le long du littoral de la Nouvelle-Angleterre ; en 1607, dans la baie Française (baie de Fundy). Champdoré se rembarque pour la France avec toute la colonie le 30 juillet 1607. Il revient en Acadie en 1608 : il remonte la rivière Saint-Jean sur une distance de 50 lieues ; il se rend à Chouacouët (Saco Bay, Maine), il réunit les Armouchiquois et les Micmacs qui s’étaient fait la guerre l’été précédent et leur fait conclure une paix solennelle. Il rentre en France à l’automne et fait rapport sur « la beauté emerveillable des blez » que Jean de Biencourt de Poutrincourt avait semés l’année précédente.

Marcel Trudel



Source :
Champlain, Œuvres (Biggar), I : 363 et note, 378–387, 458 et passim.— Lescarbot, Histoire (Tross), II : 434s. et passim ; III : 57 ; Histoire (Grant), II : 283, 361s., 367s. et passim.
© 2000 Université Laval/University of Toronto

Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada


Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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