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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Traités et guerres Version imprimable

 

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Traité de Saint-Germain-en-Laye (1632)

Après la signature du Traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632, la France conserve le Canada et l'Acadie et nomme Isaac de Razilly gouverneur de l'Acadie. Ce dernier s'entend avec La Tour pour un partage de l'autorité et du territoire. À la mort de Razilly en 1635, Charles de Menou d'Aulnay est envoyé en Acadie pour veiller aux intérêts de la famille. Il entre immédiatement en conflit avec La Tour. Entre 1635 et 1645, l'histoire de l'Acadie est dominée par cette guerre civile dont le récit a été consigné par plusieurs des partisans de l'un ou de l'autre groupe. D'Aulnay a éventuellement le dessus sur son rival et La Tour, accusé de trahison, devient persona non grata à la cour de France. À la mort de d'Aulnay en 1650, La Tour se rend en France pour y plaider sa cause. L'enquête qui suit lui donne raison et le roi lui accorde son pardon. Par le Traité ici présenté, Louis XIV et la reine régente nomment La Tour gouverneur de l'Acadie et lui rendent ses biens. La Tour meurt en Acadie en 1666.

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Traité de Breda (1667)

Accords signés le 21 juillet 1667 à Breda, Pays-Bas, entre l'Angleterre et les Pays-Bas, ainsi qu'entre l'Angleterre et la France, mettant fin à la deuxième guerre anglo-néerlandaise. L'ancien traité reconnaissait la conquête anglaise de la Nouvelle-Amsterdam (New York) en 1664.

Le dernier traité prévoit la restitution à la France de la partie anglaise de l'île de St-Christopher, dans les Antilles, en échange de l'Acadie, arrachée aux Français en 1654 par les forces britanniques de la Nouvelle-Angleterre à l'époque où la France et l'Angleterre sont alliées. La cession réelle du territoire ne se fait qu'en 1670.

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Traité de Ryswick (1697)

Le Traité de Ryswick est conclu entre le 20 juillet et le 30 octobre 1697, entre l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Espagne et le Saint-Empire romain d'une part, et la France d'autre part. Il met fin à la guerre de la ligue d'Augsbourg et reconnaît Guillaume III comme roi d'Angleterre. L'accord entre la France et l'Angleterre prévoit le recouvrement de tous les territoires conquis, principalement les postes de la Compagnie de la Baie d'Hudson pris par Pierre Le Moyne d'Iberville entre 1686 et 1697. Il prévoit aussi la création d'une commission chargée de déterminer le statut de trois forts faisant l'objet d'un litige dans la région de la baie d'Hudson.

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Guerre de la Succession d'Espagne (1702-1713)

La Guerre de la Succession d'Espagne (aussi appelée par les Anglais Queen Anne's War) se déroule de 1702 à 1713. Cette guerre est un conflit européen généralisé qui implique aussi les colonies des principales puissances. Il résulte des prétentions concurrentes au trône d'Espagne après le décès du roi Charles II, mort sans héritier. Le couronnement du petit-fils du roi de France Louis XIV sous le nom de Philippe V indispose l'Angleterre et les Pays-Bas engagés dans des rivalités croissantes avec la France, ainsi que l'empereur du Saint-Empire romain germanique, Léopold 1er, qui avait réclamé la succession au nom de son fils.


La guerre en Europe éclate en 1702. Les Pays-Bas, l'Angleterre et la plupart des États germaniques affrontent la France, alliée de l'Espagne, de la Bavière, du Portugal et de la Savoie. Le conflit se propage aux colonies françaises et anglaises d'Amérique du Nord où les ennemis mènent à tour de rôle des raids de représailles sanglants en Acadie et en Nouvelle-Angleterre. Les Français détruisent l'établissement anglais de Bonavista à Terre-Neuve en 1704 et s'emparent de St. John's en 1708. Pour leur part, les Anglais prennent possession de Port-Royal et du reste de l'Acadie en 1710. L'année suivante, une flotte britannique fait naufrage dans le Saint-Laurent au cours d'une tentative avortée de conquérir Québec.

Le Traité d'Utrecht (1713) règle plusieurs litiges successoraux entre l'Angleterre et la France et accorde un vaste territoire à l'Angleterre. La France conserve l'île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) et l'île Royale (Cap-Breton), mais cède l'Acadie et Terre-Neuve aux Anglais et leur rend le bassin hydrographique de la Baie d'Hudson. Ce traité met fin à l'expansion française et amorce l'essor de l'Empire britannique.

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Traité d'Utrecht (1713)

Cet accord est conclu le 11 avril 1713 à Utrecht aux Pays-Bas, entre la Grande-Bretagne et la France. Il fait partie d'une série de traités qui mettront fin à la Guerre de la Succession d'Espagne. Ce traité reconnaît la reine Anne comme souveraine légitime de l'Angleterre et met officiellement fin au soutien français des prétentions jacobites au trône britannique. La France y consent d'importantes concessions territoriales en Amérique du Nord. Elle accepte de rendre tout le bassin hydrographique de la Baie d'Hudson à la Grande-Bretagne et de compenser la Compagnie de la baie d'Hudson pour les pertes subies pendant la guerre. Elle accepte aussi de renoncer à toute revendication concernant Terre-Neuve et d'y évacuer sa base de Plaisance (Placentia). Toutefois, les pêcheurs français retiennent certains droits sur les côtes de Terre-Neuve.

Par ailleurs, l'Acadie, dont la capitale Port-Royal (Annapolis Royal) a été capturée par une expédition de la Nouvelle-Angleterre en 1710, passe aux mains de la Grande-Bretagne, alors qu'une partie du territoire (le Nouveau-Brunswick d'aujourd'hui) demeure possession française en raison de différences dans l'évaluation de la superficie du territoire. Enfin, la France conserve l'île du Cap-Breton, où elle entamera la construction de la forteresse de Louisbourg, et l'île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard).

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Guerre de la Succession d'Autriche (1739-1748)

La Guerre de la succession d'Autriche (1739-1748) se compose en fait de deux conflits, un en Europe et un autre, appelé le King George's War par les Anglais, dans les colonies d'Amérique. Entre 1713 et 1739, le commerce français outremer est extrêmement florissant alors que le commerce britannique stagne. L'enjeu principal est le commerce avec l'empire espagnol, contrôlé par la France. L'Angleterre, résolue à expulser les Français de ce lucratif marché, déclare la guerre à l'Espagne (la soi-disant War of Jenkins's Ear), le 19 octobre 1739. La guerre avec la France est sur le point d'éclater lorsque les puissances continentales européennes entament les hostilités en 1740 au sujet de l'accession de Marie-Thérèse au trône impérial des Habsbourg, en Autriche.

L'Angleterre et la France sont entraînées dans le conflit dans des camps adverses, ce qui s'avère désastreux pour les deux pays. Une armée anglaise subit une cuisante défaite aux mains des Français, le 11 mai 1745, à Fontenoy dans les Flandres (Belgique) et elle est chassée du continent. En Amérique du Nord, la Royal Navy finit par ruiner le commerce maritime français, tandis que les forces franco-canadiennes ravagent les établissements frontaliers britanniques en Nouvelle-Écosse, dans l'État de New York et en Nouvelle-Angleterre. Une expédition anglo-américaine s'empare de Louisbourg en juin, mais les Anglo-américains sont tout aussi incapables de conquérir le Canada que les Canadiens, de conquérir la Nouvelle-Angleterre.

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Traité d'Aix-la-Chapelle (1748)

En mai-juin 1748, le Traité d'Aix-la-Chapelle met fin à la guerre, sans que rien soit réglé. L'Angleterre échange Louisbourg contre la ville de Madras aux Indes, qui est cédée à la France. Les Pays-Bas sont cédés à l'Autriche et la Silésie revient à la Prusse. Les puissances, mécontentes de leurs alliés respectifs, procèdent alors à des changements : à la veille de la Guerre de Sept ans, la Prusse s'allie à l'Angleterre tandis que l'Autriche à la France.

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Guerre de Sept Ans (1756-1763)

La Guerre de Sept Ans (1756-1763) est la première guerre à l'échelle mondiale. Le conflit oppose la Grande-Bretagne, la Prusse et Hanovre à la France, l'Autriche, la Suède, la Saxe, la Russie et l'Espagne. La Grande-Bretagne refuse d'engager le gros de ses troupes sur le continent, comptant sur des mercenaires prussiens et allemands pour défendre l'électorat de Hanovre au nom de George II. Son plan de guerre vise à détruire les forces navales et la marine marchande de la France et à s'emparer de ses colonies pour anéantir sa rivale commerciale. En Europe, la France s'est engagée à défendre l'Autriche, mais cette dernière ne peut rien pour les colonies françaises d'outre-mer.

Les hostilités éclatent en 1754 dans la vallée de l'Ohio, lorsqu'un major de la milice de Virginie, George Washington, se fait prendre dans une embuscade par un petit détachement français. Par la suite, il doit accepter les termes humiliants dictés par le commandant français envoyé pour lui demander des comptes. Puis, les Britanniques dépêchent deux régiments en Amérique, sous les ordres du major général Edward Braddock. D'autres troupes sont levées dans les colonies et une attaque sur quatre fronts se prépare contre les Français au Fort Beauséjour, à la frontière de la Nouvelle-Écosse, contre les forts du lac Champlain et du Niagara et contre le fort Duquesne, sur l'Ohio.


Découvrant ces préparatifs, les Français ordonnent l'envoi de six bataillons sous le commandement du baron Armand Dieskau pour renforcer la défense de Louisbourg et du Canada. Les Britanniques enjoignent alors le vice-amiral Edward Boscawen de partir avec son escadrille pour intercepter et capturer le convoi français, même si la guerre n'est pas encore déclarée. Il ne peut saisir que deux navires. Les Britanniques connaissent encore moins de succès sur terre. L'armée britannique qui fait route vers le lac Champlain est arrêtée par les Français près du lac George, mais Dieskau est blessé et fait prisonnier. L'assaut projeté contre Niagara échoue à cause d'erreurs tactiques et l'armée de 1500 hommes de Braddock est défaite par un petit détachement de Français et d'Amérindiens. Les Britanniques ne connaissent la victoire qu'en Acadie, où ils réussissent à prendre le fort Beauséjour et sa petite garnison. Les colons acadiens sont ensuite rassemblés par les troupes de la Nouvelle-Angleterre et déportés.

En avril 1756, de nouvelles troupes françaises arrivent au Canada sous le commandement du marquis de Montcalm. Le mois suivant, la Grande-Bretagne déclare la guerre. La stratégie du commandant en chef et gouverneur général, le marquis de Vaudreuil, consiste à maintenir les Britanniques sur la défensive et le plus loin possible des établissements des colons canadiens. Vaudreuil prend les forts anglais d'Oswego sur le lac Ontario et, grâce à cette victoire, étend son emprise sur les Grands Lacs. Au même moment, des détachements d'Amérindiens et de Canadiens ravagent les établissements américains près des frontières. Les Américains ne peuvent contrer ces attaques et les Britanniques doivent envoyer plus de 23.000 soldats en renfort aux colonies et engager presque toute leur marine dans le blocus des ports français. Le but des Français est d'immobiliser d'importantes troupes anglaises, tout en ne déployant qu'une petite armée alliée aux Canadiens et aux Amérindiens; ils comptent ainsi protéger leurs colonies les plus importantes des attaques anglaises.


En août 1757, les Français prennent d'assaut le fort William Henry sur le lac George. L'année suivante le major général James Abercromby, à la tête d'une armée de plus de 15.000 Britanniques et Américains, subit une cuisante défaite au fort Carillon (Ticonderoga) aux mains de Montcalm et de ses 3.500 hommes. Mais pour les Français, la chance tourne. Sur le lac Ontario, le Fort Frontenac (Kingston, Ontario) est détruit en août 1758 avec les approvisionnements destinés aux postes de l'ouest. Ailleurs, Louisbourg et la Guadeloupe tombent aux mains des Britanniques. Dans la région de l'Ohio, les Amérindiens, alliés des Français, concluent une paix séparée avec les Britanniques, obligeant ainsi les Français à abandonner le fort Duquesne. Des navires de ravitaillement parviennent à Québec tous les ans, mais la France n'envoie presque plus de troupes de renfort. Les Français espèrent qu'une invasion de la Grande-Bretagne forcera les Britanniques à négocier.

En 1759, deux armées britanniques marchent sur le Canada, tandis qu'une troisième s'empare de Niagara. Le major général James Wolfe, de la marine royale, arrive à Québec avec 9.000 hommes; pendant ce temps, le général Jeffery Amerst avance sur le lac Champlain jusqu'à Crown Point. Après un été de manoeuvres infructueuses, Wolfe force Montcalm à livrer bataille aux portes de Québec, le 13 septembre. Cet affrontement se solde par l'écrasante défaite française de la Bataille des plaines d'Abraham. La ville se rend quelques jours plus tard. Le chevalier de Lévis prend le commandement des troupes françaises et, en avril de l'année suivante, réussit à écraser l'armée britannique sur les mêmes champs de bataille. Le 16 mai, Lévis doit lever le siège de la ville à l'arrivée de frégates anglaises, ce qui anéantit tout espoir de renforts français. L'armée française bat en retraite vers Montréal et doit capituler en faveur d'Amherst, le 8 septembre 1760. Les troupes britanniques deviennent ainsi libres de servir ailleurs. En 1762, la Martinique tombe aux mains des Britanniques et seule l'intervention de l'Espagne permet à la France de sauver ses autres îles des Antilles.

La France et l'Espagne organisent une expédition de grande envergure en vue d'envahir l'Angleterre, mais les victoires de la marine britannique à Lagos au Portugal, en août, et à la baie de Quiberon en France, en novembre 1759, mettent fin à ce projet. Cependant, la Grande-Bretagne, épuisée par la guerre, croule sous une dette nationale énorme. Le ministre de la Guerre, William Pitt, est démis de ses fonctions en 1761 par le nouveau roi, George III, et des pourparlers de paix sont amorcés.

Le premier ministre français, le duc de Choiseul, est décidé à récupérer la Martinique et la Guadeloupe et à conserver un centre d'opérations pour la pêche sur les Grands Bancs de Terre-Neuve. Il désire également prendre possession de l'Ile du Cap-Breton, mais doit se contenter de Saint-Pierre-et-Miquelon. Choiseul est prêt à céder le Canada à la Grande-Bretagne, convaincu que les colonies américaines, n'ayant plus besoin de la protection de l'armée britannique, déclareront rapidement leur indépendance. Pour la France, la perte du Canada n'est rien en comparaison de ce que serait la perte des colonies américaines pour la Grande-Bretagne. Le roi d'Espagne s'entête, et pour le forcer à signer la paix, la France lui cède le vaste territoire de la Louisiane pour compenser la perte de la Floride.

Malgré une certaine opposition en Grande-Bretagne de la part de ceux qui prévoient ce que Choiseul a prédit en privé, c'est la Guadeloupe, et non le Canada, qui est rendue à la France par le Traité de Paris (1763). Douze ans plus tard, les colonies américaines se soulèvent contre la Grande-Bretagne. Ironie du sort, ce n'est que grâce au soutien de l'armée française qu'elles pourront accéder à l'indépendance.

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Traité de Paris (1763)

Après trois ans de négociations, le Traité de Paris (1763) est signé, le 10 février 1763, par la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne et met fin à la Guerre de Sept-ans. Le 8 septembre 1760, le gouverneur Vaudreuil cède la Nouvelle-France à la force d'invasion britannique à Montréal selon les termes de la reddition. Auparavant, les alliés autochtones des Français avaient conclu une entente avec les Britanniques à Oswegatchie (25 août), tout comme l'avaient fait les Hurons de Lorette (5 septembre) à Longueuil. La colonie demeure sous occupation et sous régime militaires jusqu'à la négociation d'un traité de paix définitif.


Aux termes du traité, la Grande-Bretagne obtient de la France l'île Royale (île du Cap-Breton) et le Canada, y compris le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi. L'Espagne lui cède la Floride. La France conserve des droits de pêche à Terre-Neuve et dans le Golfe du Saint-Laurent. Elle acquiert Saint-Pierre-et-Miquelon comme port de pêche non fortifié et recouvre ses lucratives possessions dans les Antilles, ses comptoirs en Inde et son poste de traite des esclaves à Goré (dans le Tchad actuel). Conformément à la capitulation conditionnelle de 1760, la Grande-Bretagne garantit une liberté de religion limitée aux Canadiens. Le traité prévoit les modalités d'échange de prisonniers. Il accorde aux Canadiens un délai de 18 mois pour émigrer s'ils le désirent. Il assure également la conservation des archives gouvernementales.

La Grande-Bretagne acquiert un grand empire et la France demeure en mesure de défier sa flotte, mais l'Espagne n'atteint aucun de ses objectifs.

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Sources :
L'Encyclopédie canadienne, Fondation Historica du Canada. Auteurs JOHN G. REID, ALLAN GREER,

 


Dernière mise à jour : ( 21-08-2008 )
 
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