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Historique de Port-Royal |
En 1603, sieur De Mont obtient d'Henri VI un monopole de traite de fourrure pour établir un certain nombre de colons sur un territoire. Champlain, Poutrincourt et Pontgrave participent également à cette aventure. Ils prennent la mer sur des voiliers et naviguent jusqu'à la baie Française (Fundy). C'est là qu'ils découvrent le site de Port-Royal en 1604. De Mont et Champlain passent l'hiver sur l'île Saint-Croix, pendant que Poutrincourt retourne en France pour organiser ses affaires. Durant l'hiver, le scorbut infecte et tue presque la moitié des hommes. De Mont décide de transporter les vivants de l'île Saint-Croix à Port-Royal. La colonie de Port-Royal est établie. Au début, il fait bon vivre à Port Royal. Les autochtones Mi'kmaq deviennent amis des colons. Dupont revient de France avec d'autres hommes et des provisions. La traite des fourrures permet de défrayer les dépenses. De Monts retourne en Europe à l'automne 1605. Dupont, Champlain et l'abbé Aubry, missionnaire et partenaire de l'expédition, passeront l'hiver à Port-Royal. Poutrincourt arrive au printemps de 1606 sur le bateau « Le Jonas » de La Rochelle, France avec une équipe et des biens profitables pour la colonisation. Parmi les arrivants se trouve un avocat appelé Marc Lescarbot. C'est lui qui présente la première pièce de théâtre en Amérique du Nord, « Le Théâtre de Neptune ». Champlain crée l'Ordre du Bon Temps, où la table est garnie de produits de la chasse, de la pêche et de boissons. L'hiver 1606-1607 est bon, mais il n'est pas encore possible de soutenir le financement de la colonie. Le monopole de la traite des fourrures est retiré à De Mont et tous retournent en France, laissant l'habitation aux soins des autochtones Mi'kmaq. Poutrincourt et son équipe retournent à Port-Royal en 1610. Ils retrouvent l'habitation dans le même état où il l'avaient laissée. Les autochtones ont pris bien soin de l'établissement. Toutefois, Argall, un anglais de la Virginie, détruit Port-Royal en 1612. Quelques colons français survivent et s'établissent avec les Mi'kmaq, qui offrent de nouveau un soutien important aux Français lors de ce triste événement. Peu de changements marquent la vie de Port-Royal au cours de la décennie suivante. En 1632, le traité de Saint-Germain-en-Laye donne la Nouvelle-Écosse à la France et on fait un effort pour établir des colonies dans l'Acadie et au Québec. On nomme un gouverneur de l'Acadie : Isaac de Razilly, qui a comme associés Aulnay de Charnisay et Nicolas Denys. Ceux-ci s'occupent d'amener des colons et plusieurs s'établissent à Port-Royal. En 1636, Isaac de Razilly meurt et Aulnay prend sa succession. Aulnay deviendra gouverneur-général et seigneur de l'Acadie, par proclamation royale. Aulnay (avec Razilly) fut le véritable organisateur de la colonie acadienne. De 1632 à 1650, une cinquantaine de familles françaises s'établissent en Acadie. À la mort d'Aulnay en 1650, La Tour deviendra gouverneur et lieutenant du Roy en Acadie. En 1654 sous les ordres du major Sedgwick de Boston, une guerre éclate entre la France et l'Angleterre au sujet des limites de territoire. La Tour se rend à Londres où il réussit à obtenir de Cromwell une part du partage de l'Acadie, conjointement avec Sir Thomas Temple. Durant l'occupation anglaise de Port-Royal par Sedgwick, les colons français sont déplacés vers le haut de la rivière Port-Royal (rivière Annapolis ou rivière Dauphin). Comptant que l'Acadie sera éventuellement rendue à la France, Colbert, ministre de Louis XIV, leur défend de quitter le pays sans autorisation. Le traité de Bréda, signé en 1667, a pour conséquence le transfert de l'Acadie à la France. La guerre éclatera de nouveau plusieurs fois entre 1688 et 1755. En 1710, Port-Royal est rebaptisée Annapolis, en l’honneur de la reine Anne d’Angleterre et ce sera la dernière fois que les Français auront la gestion de ces terres. Les Anglais demandent aux Acadiens de prêter le serment d’allégeance inconditionnelle au roi d’Angleterre. Les Acadiens ont toujours refusé de prêter serment d’allégeance, croyant qu’ils ne pourraient conserver le libre exercice de leur religion ou qu’ils seraient forcés, un jour ou l’autre, de prendre les armes contre leur mère-patrie, la France, ou contre d’autres colonies du Canada. En 1713, le traité d’Utrecht met fin à la guerre entre la France et l’Angleterre et cède définitivement l’Acadie et Terre-Neuve aux Anglais. Le 9 août 1755, c’est dans la région de Beaubassin que l’arrestation des premiers Acadiens prend place. À Port-Royal, le major John Handfield est préposé à l’arrestation et à l’embarquement des Acadiens sur les bateaux. Près de la moitié lui échappe. On n’est pas certain de ce qui s’est passé à Port-Royal lors de l’arrestation et de l’embarquement des Acadiens mais, d’après une lettre de Murray (responsable de la déportation à Piziguit – Windsor) à Winslow, datée du 8 octobre 1755, on a raison de croire que des troubles sérieux ont éclaté, au cours desquels plusieurs soldats anglais ont été tués, de même que des Acadiens. Les Acadiens faits prisonniers à Port-Royal, au nombre d'environ 1800, seront déportés sur d'autres navires le 9 décembre 1755. Les quelque 600 Acadiens qui doivent rester à Grand-Pré sous la garde des soldats, faute de transport, seront aussi envoyés en exil en décembre 1755, avec plusieurs centaines de fugitifs capturés dans la région. Plusieurs de ces Acadiens ne se remettront jamais de ces événements, séparés de leurs familles sur différents bateaux. Pour beaucoup d'entre eux, ce sera la dernière fois qu'ils se verront. Bibliographie Daigle, Jean, L'Acadie des Maritimes, Moncton, Chaire d'études acadiennes, Université de Moncton, 1993, p.1-41 Daigle, Jean, Les Acadiens des Maritimes, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, 1980, p.17-48 Arsenault, Bona, Histoire et Généalogie des Acadiens (vol.1), Ottawa, Éditions Leméac, 1978, p.13-69 et p.97-14 texte: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/neo-ecossaise/fr/historique/port_1.htm |
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Dernière mise à jour : ( 10-08-2008 ) |
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