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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Historique de Cobequit Version imprimable

Fondation

Le bassin des Mines s’avançait bien dans les terres, en formant une baie, celle de Cobequid. Au petit village de Cobequid, maintenant Truro, Mathieu Martin, le premier enfant né de parents français en Acadie (Pierre et Catherine de Port Royal), établit une seigneurie sur la rivière Wecobequitk en 1689. Les terres basses de la région offraient les mêmes possibilités d’assèchement que celles de Grand-Pré et bientôt de nombreuses familles y vinrent.

En 1707, dix-sept familles de colons acadiens, formant un total de quatre-vingt-une personnes, étaient établies à Cobequid, dont Robert Henry, Jean Benoît et Vincent Longuespée. Sept années plus tard, soit en 1714, nous y trouvons vingt-trois familles, comprenant cent soixante-quinze personnes, ayant pour noms : Aucoin, Blanchard, Bourg et Bourque, Carret, Diotte, Guillot, Doiron, Dugas, Gautreau, Guedry et Guidry, Guérin, Hébert, Henry, Herpin dit Turpin, Lacombe, Longuespée, Robichaud, Terriot, Turpin, etc.

Les trois premières familles qui ont suivi Mathieu Martin à Cobequid, sont celles de Martin Bourg, de Jérôme Guérin et de Martin Blanchard, tous de Port-Royal. Quand à Mathieu Martin, il demeura célibataire.

La région de Cobequid consistait en deux paroisses : celle de Saint-Pierre, et celle de Saint-Paul. Au recensement de 1707, plusieurs des familles possédaient l'équivalent d'entre 6 à 8 arpents de terre et avaient entre 20 à 25 bêtes (bêtes à cornes, bêtes à laine et cochons). Le recensement de 1732 indique que Cobequid se trouve à 15 lieues (1 lieue = 4km) de Port Royal.

Événements

C’est en décembre 1729 que le gouverneur Philipps fit prêter le serment d’allégeance aux hommes de plus de 15 ans dans tous les établissements acadiens le long de la rivière Annapolis (rivière Dauphin).

Le printemps suivant, Phillipps se rendit dans les établissements situés près de Grand-Pré, ainsi qu’à Pigiguit (Windsor), à Cobequit (Truro) et à Beaubassin. Les hommes jurèrent loyauté à la Couronne britannique en apposant leur signature au document que Philipps apportait avec lui d’un district à l’autre. S’ils ne savaient pas écrire, ils faisaient une marque (habituellement une croix plutôt qu’un X), puis le nom approprié était inscrit vis-à-vis. Sans en informer ses supérieurs en Grande-Bretagne, Phillips promit aux Acadiens qu’ils n’auraient pas à porter les armes ni contre la France ni contre les Micmacs.

L’évolution du système scolaire dans les régions acadiennes de la province montre clairement que les autorités voulaient que les enfants francophones s’intègrent à la culture dominante le plus rapidement possible. Autrement dit, le but du système scolaire était l’assimilation. La commission qui fut établie fit plusieurs recommandations, telles qu’un cours bilingue soit offert durant l’été à l’école normale de Truro dans le but de donner une formation spéciale aux enseignants acadiens; qu’un inspecteur des écoles acadiennes soit nommé; que des recueils de textes français soient préparés; et que l’anglais devienne la seule langue d’instruction seulement à partir de la cinquième année.

Déportation

Dans la région de Cobequid, les Anglais ne purent embarquer aucun des Acadiens : tous s’étaient enfuis soit à l’île Saint-Jean, soit à Louisbourg, soit à Miramichi. Les réfugiés y vécurent jusqu’au mois de novembre, au milieu des plus grandes privations. À ce temps, les Anglais avaient brûlé toutes les maisons et avaient organisé une battue générale dans toute la région, afin de capturer le plus d’Acadiens possible. Plusieurs Acadiens sont morts d’épuisement.

Au cours de 1756, les bateaux français qui croisent dans le golfe Saint-Laurent amènent à Québec plusieurs Acadiens réfugiés de Miramichi. À Québec, l’hiver 1756-1757 fut terrible pour les réfugiés acadiens. La famine sévit dans la colonie.

À Miramichi, la misère est extrême : l’intendant n’avait envoyé des vivres que pour 600 personnes, alors que les Acadiens réfugiés à cet endroit sont au nombre de plus de 3500. La pêche ne suffit pas à nourrir tout le monde; un grand nombre de réfugiés meurent de faim et de privation.

Les Acadiens qui demeuraient à Miramichi semblent s’être séparés en deux groupes: quelques-uns se dispersent le long de la côte, de la baie de Miramichi jusqu’à la baie des Chaleurs, tandis que la grande majorité va se réfugier le long de la rivière Restigouche, où ils se sentent plus en sécurité contre les attaques des Anglais.

Post-déportation

Les deux mille Acadiens qui se sont également échappés de la déportation se cachent dans les bois de la Nouvelle-Écosse et du sud du Nouveau-Brunswick. Ils vivent dans la crainte continuelle d’être capturés et déportés ou enfermés dans les prisons de Halifax.

À partir du 1er mai 1757, les familles acadiennes ne pouvaient pas sortir et circuler librement dans les colonies anglo-américaines; il leur faudra une autorisation pour sortir de l’endroit qu’on leur avait assigné.

Le 8 février 1766, quelques Acadiens réunis à Boston demandent d’être transportés au Canada. La Chambre des Représentants du Massachusetts refuse de donner aux Acadiens les secours demandés. On leur fournit cependant quelques navires pour les transporter au Canada, mais en nombre très insuffisant.

Comme on ne peut leur fournir suffisamment de bateaux, plusieurs Acadiens du Massachusetts, du Connecticut et de New York décident de faire le trajet à pied jusqu’à Montréal. Ce voyage de 800 kilomètres environ, sans compter les détours inévitables, n’est pas de nature à effrayer les Acadiens, habitués à parcourir les forêts de leur Acadie natale. Dès le printemps de 1767, plusieurs caravanes s’organisent au Connecticut pour le grand voyage au Canada. Parents et amis se groupent : les familles Amirault et Forest font partie du contingent.





Sources
Arsenault, Bona, Histoire et généalogie des acadiens, Tome 1, Le Conseil de la vie française en Amérique, Québec, 1965.
Deveau, J. Alphonse, Notre Héritage Acadien Vol. 1, L’imprimerie de l’Université Sainte-Anne, Pointe-de-l’Église, N.-É., 1982.
Deveau, J. Alphonse, Sally Ross, Les Acadiens de la Nouvelle-Écosse; hier et aujourd’hui, Éditions d’Acadie, Moncton, 1995.
Lanctôt, Léopold, L’Acadie des Origines, Éditions du Fleuve, Montréal, 1988.
texte: http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/neo-ecossaise/fr/historique/cobi.htm

Dernière mise à jour : ( 24-01-2009 )
 
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