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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Micmac - Mi'gmaq - ceux qui habitent la terre de l'Est Version imprimable

 

Image MicmacLe nom Micmac provient du mot " nikmak " qui signifie " mes proches parents ". L'orthographe véritable de leur nom est Mi'kmaq, mais au cours des siècles l'utilisation de Micmac a prédominée. Les Micmacs ont également été appelés de différentes façons, variant selon la langue parlée par les Européens ou les endroits où ils les ont rencontrés : Indiens du Cap Sable, Gaspésiens ou Micmac de Gaspé, Matueswiskitchinuuk (Malécite " Indiens porc-épic "), Shonack (Beothuk " Mauvais Indiens "), Souriquois (appellation utilisée par les Français) et Tarrateen (appellation utilisée par les Anglais). Par contre, entre eux, les Micmacs se nommaient " L'nu'k ", c'est-à-dire le peuple. Les Micmacs ont des ressemblances certaines avec les Malécites du Nouveau-Brunswick et les Abénaquis de la Nouvelle-Angleterre à la seule exception qu'ils n'étaient pas des agriculteurs. Beaucoup croient également que les Micmacs auraient immigré du Nord du Canada uniquement parce que leur langue a des caractéristiques communes avec celles des Cris.

Image Micmac Il n'en reste pas moins qu'avant l'arrivée des Européens, les Micmacs occupaient principalement, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la partie sud de la péninsule gaspésienne. Peuple nomade de type chasseur-cueilleur, ils vivaient dans des wigwams qu'ils pouvaient construire et démonter en une journée. Fait d'épinette, de bois et d'écorce, des branches de sapins et de la fourrure recouvraient le sol à l'intérieur, assurant ainsi un meilleur confort. Les grands wigwams pouvaient abriter de 10 à 12 personnes. Les wigwams ne sont pas des tipis puisque ceux-ci étaient faits des peaux d'animaux et n'ont pas été employés par les Micmacs. Pour se déplacer dans la forêt ou sur les rivières tumultueuses de la région, les Micmacs utilisaient les raquettes, le canot et le toboggan afin de se déplacer.

Faits de peaux de mammifères, de plumes d'oiseaux et d'écailles de poissons, leurs vêtements les protégent du froid hivernal et servent aux cérémonies et rituels. Les os et les tendons des animaux étaient utilisés pour coudre ensemble les peaux afin d'en former une robe, une jupe, un manteau, etc. Les vêtements étaient décorés d'objets que les Micmacs trouvaient autour d'eux. De plus, les Micmacs confectionnaient des outils grâce aux os, tendons et dents des animaux, aux pierres, aux racines et écorces d'arbre et à l'argile. Les hommes s'occupaient principalement de la fabrication des outils alors que les femmes confectionnaient les vêtements et quelques produits d'artisanat comme des paniers.

Image Micmac Les Micmacs ont été les premiers Amérindiens à rencontrer et à fraterniser avec les Européens. Les Vikings et les pêcheurs basques ont probablement entretenu des relations très distantes avec ce peuple considéré sauvage en raison des différences observées dans leur mode de vie et le langage utilisé. Jean Cabot a été le premier explorateur européen à amener en Angleterre, en 1497, trois Amérindiens d'origine micmaque. Par la suite, les rapports Micmacs/Européens deviennent réguliers avec le début de la grande période d'exploration entreprise par les Espagnols, les Portugais, les Français et les Anglais et au cours de laquelle ils ont tous cherché une route vers l'Orient et ses épices tant recherchées. Les Micmacs ont échangé leurs fourrures aux Européens contre des perles, des tissus et des armes. Pour suffire à une demande de fourrure sans cesse croissante, les Micmacs ont formé une alliance avec les Algonquins vivant à l'intérieur du pays. De plus, les armes européennes ont rendu les Micmacs pratiquement invincibles. Ceci expliquerait la disparition soudaine des peuples de langue iroquoise vivant dans la vallée du Saint-Laurent et leur remplacement, dès 1608, par les Montagnais et autres peuples parlant l'algonquin.

Pierre Dugua de Mons et Samuel de Champlain ont rencontré les Micmacs en 1605 lors de l'installation de la colonie française à Port-Royal, territoire habité par cette communauté amérindienne. Auparavant la colonie était située sur l'île Sainte-Croix, près des villages abénaquis et malécites. Les Français ont par contre continué à commercer avec les Abénaquis de Penobscot qui ont prospéré à un tel point qu'ils ont formé une solide alliance menaçant les Micmacs. Des guerres amérindiennes ont causé bien des remous dans la région.

map indiens Mais la guerre n'a pas été la seule cause de mortalité parmi la communauté micmaque : les maladies européennes, inconnues des Micmacs, ont également fait beaucoup de ravages. Des épidémies ont même réduit passablement, en 1620, le nombre d'âmes. De plus, l'adoption du mode de vie européen et leur conversion au christianisme a occasionné certains troubles au sein de la nation, la séparant en deux groupes : les traditionalistes et les modernistes. Cependant, la sédentarisation des Micmacs par les Anglais en 1763 n'a pas été fort appréciée alors que les tentatives de les initier à l'agriculture ont lamentablement échoué. Cependant, les Micmacs sont devenus par la suite une main-d'oeuvre à bon marché dans les domaines du transport et de la foresterie au détriment de leurs activités traditionnelles, ce qui entraînera des modifications socioculturelles importantes pour leur nation. Aujourd'hui, il y a environ 15 000 Micmacs dans la région des Maritimes. La pêche au saumon est toujours le seul revenu pour certains d'entre eux.



Photos:
1- Camp micmac (Artiste inconnu. Archives nationales du Canada /C-114481)
2- On utilisait le bouleau pour construire les canots parce qu'il était léger, ce qui facilitait le portage.
3- Cette peinture d'un campement micmac montre les aliments que consommaient les Micmacs : poisson, petit gibier à poil et à plume (Musée des beaux-arts du Canada /no. 6663)
Source map:
Daugherty, W.A. Maritime Indian Treaties in Historical Perspective. Ottawa: Department of Indian and Northern Affairs, 1983.

 

 


Dernière mise à jour : ( 13-07-2008 )
 
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