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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Sir William Alexander (fils) Version imprimable

 

ALEXANDER, sir WILLIAM, (fils) fils aîné de William Alexander, comte de Stirling, fondateur d’une colonie écossaise à Port-Royal, né vers 1602, mort le 18 mai 1638.

Alexander, fils, fréquenta l’université de Glasgow où il fut, selon le régent Blair, « mon meilleur étudiant ». Diplômé en 1623, il entra au service du roi et fut créé chevalier le 22 mars 1627. Deux mois plus tard, il partait en expédition de course à bord du plus gros des deux navires que son père armait à destination de la Nouvelle-Écosse. Il rentra à Dumbarton en juin avec une prise, le St. Lawrence of Lubec, vaisseau chargé de sel. Les deux navires demeurèrent à Dumbarton de juin 1627 au 26 mars 1628 pendant qu’Alexander recrutait des colons et faisait le plein de provisions, après quoi ils firent voile vers Terre-Neuve, la rivière de Canada (le Saint-Laurent) et la Nouvelle-Écosse. À partir de là, l’itinéraire d’Alexander devient incertain et ne peut être reconstitué qu’indirectement d’après certains passages de la correspondance de son père ; celle-ci semble indiquer qu’il laissa une colonie de 70 hommes et deux femmes près du Canada. Il s’unit probablement aux Kirke après qu’ils eurent capturé les vaisseaux ravitailleurs de la Compagnie de la Nouvelle-France, à l’été de 1628, et cédé certaines de leurs provisions aux colons d’Alexander établis à Gaspé ou à Tadoussac (Insh, Scottish colonial schemes, 225). (On croit qu’Alexander recueillit ces colons avant de se rendre au port de la Baleine.)

Le 4 février 1628/1629, Alexander, les Kirke et d’autres obtenaient le monopole du commerce au Canada. Pendant que les Kirke s’en allaient capturer Québec, Alexander se joignit à James Stewart, Lord Ochiltree, qu’il aida à construire un fort au port de la Baleine (maintenant Baleine) dans l’île du Cap-Breton, poussant ensuite jusqu’à Port-Royal, guidé par Claude de Saint-Étienne de La Tour. À l’été de 1629, Alexander bâtit à Port-Royal un nouveau fort et décida d’y passer l’hiver, renvoyant son navire en Angleterre en quête de provisions et d’autres colons. Il dépêchait aussi Claude de La Tour auprès de son père avec un accord qu’il priait Sir William de signer ; ce document conférait le titre de chevalier-baronnet et concédait un vaste domaine à Claude et à son fils Charles de Saint-Étienne de La Tour en reconnaissance de leur aide et de leur fidélité. Le père d’Alexander signa cet accord, légèrement modifié, le 30 avril 1630.

Cependant, lorsque Sir William rentra à Londres à l’automne, après avoir confié la direction de Port-Royal à Sir George Home, ce fut pour annoncer que la moitié des colons étaient morts l’hiver précédent. Sans compter que Claude de La Tour, n’ayant pu gagner son fils à la cause de l’Angleterre, avait perdu l’appui des Écossais de Port-Royal et s’était laissé persuader par son fils de faire sa soumission au roi de France. Lorsqu’il vit que Charles 1er était sur le point de rétrocéder la colonie, Sir William ne retourna pas à Port-Royal. Après le traité de Saint-Germain-en-Laye, conclu en 1632, la colonie écossaise cessa d’exister et on rapatria les colons sur le Saint-Jean, l’un des navires à bord desquels Isaac de Razilly et les colons français étaient venus reprendre possession de Port-Royal.

Alexander continua jusqu’à la fin de sa vie d’appuyer fidèlement son père. En 1635, celui-ci ayant démissionné, il devint l’un des lords extraordinaires de la session, et la même année on le nommait membre du conseil de la New England Company. En 1637, il devenait sous-secrétaire d’État pour l’Écosse, poste qui lui valait un traitement de £300 par année. Mais, à la différence de son père, il était solvable lorsqu’il mourut subitement à Londres, le 18 mai 1638. Il laissait un fils âgé de six ans qui, deux ans plus tard, jouit pendant quelques mois du titre et des domaines de son grand-père, le comte de Stirling.

D. C. Harvey

 



Source :
Outre les documents et ouvrages mentionnés dans la bibliographie de William Alexander, comte de Stirling, V. Couillard-Després, Saint-Étienne de La Tour.
© 2000 Université Laval/University of Toronto

Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada


Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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