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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Pierre Tibaudeau Version imprimable

TIBAUDEAU (Thibaudeau, Thibodeau), PIERRE, meunier, colon, souche de la famille acadienne de ce nom ; né au Poitou en 1631, décédé le 26 décembre 1704 à la Prée-Ronde.

Arrivé en Acadie en 1654, il épousa Jeanne Terriot vers 1660. Meunier, il s’établit et bâtit un moulin près de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), dans un canton appelé Prée-Ronde, et devint bientôt prospère.

Tibaudeau s’est surtout distingué comme fondateur de Chipoudy (Shepody, N.-B.). Malgré son âge avancé, il voulut s’approprier un domaine seigneurial et, au printemps de 1698, avec quatre de ses fils et un camarade, il choisit son emplacement à Chipoudy. Guillaume Blanchard et deux de ses fils les y accompagnèrent puis s’établirent sur la Petitcodiac.

Un litige vint menacer son projet lorsqu’un officier de Port-Royal, Claude-Sébastien de Villieu, prétendit que les domaines réclamés par Tibaudeau et Blanchard étaient compris dans le fief de son beau-père, Michel Leneuf de La Vallière père. Le cas fut soumis à Paris, ce qui n’empêcha pas Pierre Tibaudeau de poursuivre ses travaux d’installation. Le verdict définitif ne parvint en Acadie qu’après le décès du pionnier. Un arrêt du Conseil d’État daté du 2 juin 1705, précisant celui du 20 mars 1703, confirmait les titres de La Vallière. Le rêve d’une seigneurie à Chipoudy était dissipé. Cependant, les pionniers retenaient la possession de leurs « terres et héritages », et la colonie put se développer : le recensement de 1706 compte à Chipoudy 55 personnes ; celui de 1752, 359.

Une fille du fondateur, Jeanne, avait épousé le sieur Mathieu de Goutin, commissaire de la marine à Port-Royal et administrateur civil ; il écrivit au sujet du litige entre La Vallière et les colons de Chipoudy plusieurs lettres ou mémoires qui constituent une précieuse documentation sur Pierre Tibaudeau.

Clément Cormier



Source
[Comme une des principales sources, les historiens utilisent l’ouvrage de Rameau de Saint-Père, Une colonie féodale, qui contient un chapitre intéressant sur Pierre Tibaudeau. À la suite d’années de recherches généalogiques, Placide Gaudet relève des erreurs de filiation dans le chapitre en question que, dans une lettre adressée à Mgr Louis-A. Richard, de Trois-Rivières, il qualifie sévèrement de « fiction toute pure à l’endroit des enfants du vieux meunier ». Gaudet attribue ces erreurs au fait que Rameau n’avait que les recensements pour se guider. En préparant cette biographie et celle de Jean-François Brossard, les erreurs dans Rameau ont été indiquées, par exemple, les deux prétendus mariages des filles de Brossard, l’un, avec Pierre Tibaudeau, l’autre, avec Jacques Martin : ces mariages n’ont pas eu lieu.  c. c.]
      AN, Col., B, 27, f.153 ; Col., C11D, 2, f.126 ; 3, ff.225–226 ; 4, ff.178–183 ; 5, ff.81–83 : Section Outre-Mer, G1, 466 (Recensements de l’Acadie, 1671, 1686, 1693, 1698, 1700, 1703).— PANS, MS docs., XXVI (registre paroissial de Port-Royal, 26 déc. 1704).— P.-G. Roy, Inv. concessions, IV : 108.— Placide Gaudet, Notes généalogiques (conservées aux APC et aux Archives de l’université de Moncton).— Arsenault, Hist. et généal. des Acadiens, I : 518.— Geneviève Massignon, Les parlers français d’Acadie, enquête linguistique (2 vol., Paris, 1962).— E. C. Wright, The Petitcodiac : a study of the New Brunswick river and of the people who settled along it (Sackville, N.-B., 1945), 6–14.— Ganong, Historic sites in New Brunswick, MSRC, 2e sér., V (1899), sect. ii : 308, 316.— Placide Gaudet, Les ancêtres de feu l’honorable Sénateur Joseph-Rosaire Thibaudeau, Moniteur Acadien (Moncton), 8 juill. 1909.— L. Jore, Mes ancêtres acadiens, MSGCF, VI (1955) : 270s.— P.-G. Roy, La famille Thibaudeau, BRH, XXXVIII (1932) : 65–67.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en lign
e, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada  
     



Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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