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L'histoire acadienne, au bout des doigts

La Société mutuelle l'Assomption Version imprimable

 

Au début du siècle, dans tous les villages acadiens on s'entraidait de mille et une manières par des corvées, des quêtes, des secours de toutes sortes. Ainsi, si une famille perdait sa maison ou sa grange par le feu, les voisins, les parents et amis se mettaient ensemble pour l'aider à en bâtir une nouvelle. Si une famille tombait dans une misère trop grande, on organisait une collecte dans la paroisse pour venir à son secours. Si une mère tombait malade sans grande fille pour avoir soin de la maison, des amies accouraient pour rendre ce service.

Il n'existait pas d'association organisée d'entraide. On ne connaissait pas l'assurance-emploi d'aujourd'hui, ni le bien-être social, ni autre forme de soutien aux personnes et familles.

Les Acadiens qui avaient émigré aux États-Unis pour y trouver de l'emploi pouvaient plus difficilement s'entraider dans le besoin à cause de leur éparpillement et sentaient plus que quiconque peut-être la nécessité d'une association organisée.

Au congrès national des Acadiens qui eut lieu à Waltham le 16 août 1902, il en fut question et le docteur Lucien J. Belliveau avait formulé cette aspiration dans les termes suivants: «… former dans tous les centres acadiens des associations fraternelles, établir une caisse écolière».

Lors d'une assemblée tenue à cette fin à Fitchburg le 30 mai 1903, on décide de procéder «immédiatement à l'organisation d'une société de bienfaisance et de secours mutuels, exclusivement acadienne... qui s'occuperait de trouver de l'ouvrage à ceux qui en manquaient, de les secourir dans la maladie, et, en cas de mort, de venir en aide à la veuve et aux orphelins». Un comité fut formé pour organiser la fondation de l'association et rédiger sa constitution. Les membres de ce comité au nombre de sept peuvent être considérés comme les fondateurs et méritent qu'on retienne leurs noms que voici: Clarence F. Cormier, Dominique S. Léger, Rémi Benoit, Jean H. LeBlanc, Jaddus V. Léger, André Babineau et Daniel LeBlanc.

Lors d'une autre assemblée tenue à Waltham le 8 septembre 1903, cette association fut lancée officiellement sous le nom de Société l'Assomption; on y adopta les premiers règlements et on y perçut les premières contributions.

L'article 2 de la constitution statuait les buts de la nouvelle association: «Rallier sous le même drapeau tous les Acadiens; secourir ses membres malades; assurer une aide pécuniaire aux héritiers légaux des membres défunts; conserver notre langue, nos moeurs et notre religion». Les articles 92 à 100 de la constitution établissaient une caisse écolière et formulaient ses règlements.

Cette société fondée aux États-Unis en 1903 s'étendit aux trois provinces Maritimes dès 1904. En 1908, elle avait en banque $12,727, comptait déjà 72 succursales et 4320 membres. En 1909, elle fondait sa revue L'Assomption publiée à Fitchburg.

En 1913, le bureau-chef de la Société fut transféré de Fitchburg à Moncton où elle n'a cessé de se développer depuis.

La Société nationale l'Assomption et cette Société mutuelle l'Assomption travailleront la main dans la main pendant quarante ans, au point que c'est par l'entremise des succursales de la Mutuelle que la Nationale elle-même en arriva le plus souvent à accomplir son oeuvre patriotique.





Source :
Petit manuel d'histoire d'Acadie, Les Acadiens de 1867 à 1976, Librairie Acadienne, Université de Moncton, Père Anselme Chiasson, 1976


Dernière mise à jour : ( 31-07-2008 )
 
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