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L'histoire acadienne, au bout des doigts

Louis Geoffroy - prêtre Version imprimable

GEOFFROY, LOUIS, prêtre, sulpicien, missionnaire, vicaire et curé de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.), grand vicaire de l’évêque de Québec, fondateur d’écoles, d’églises et d’un couvent ; né à Paris en 1660 ou 1661 et décédé à l’Hôtel-Dieu de Québec, le 1er mai 1707.

Geoffroy commença ses études préparatoires à la prêtrise au séminaire des Trente-Trois, puis entra au séminaire de Paris en 1683 pour y faire sa théologie ; il le quitta, deux ans plus tard, après avoir reçu les ordres mineurs. Il passa trois mois au séminaire des Missions étrangères, dans le but de se préparer au travail missionnaire en Orient. C’est alors qu’il fit la connaissance de Mgr de Laval, de Mgr de Saint-Vallier [La Croix] et de l’abbé Dudouyt* qui, tous, l’engagèrent à aller œuvrer en Nouvelle-France. Mgr de Laval l’ordonna prêtre au début de 1685 et, après s’être joint à la Compagnie des Sulpiciens, Geoffroy fit ses préparatifs en vue d’un prochain départ pour la colonie.

Il était parmi les six sulpiciens qui s’embarquèrent avec Mgr de Saint-Vallier, à La Rochelle, en juin 1685. L’année suivante, il s’établissait en Acadie où il remplit la charge de vicaire à Port-Royal jusqu’en 1690, puis de curé jusqu’en 1692. C’est lui qui a jeté les bases de l’enseignement primaire dans cette colonie maritime et il alla même jusqu’à faire construire plusieurs écoles à ses propres frais. Malheureusement, une grande partie de son œuvre fut anéantie, d’abord en 1690, lors de l’attaque de William Phips*, puis par les pirates anglais qui dévastèrent la région de Port-Royal. Tout coincourait à le décevoir : le trafic illégal, les rivalités mesquines entre officiers, les déprédations des Anglais. Aussi, Geoffroy, désenchanté, demanda-t-il une mutation dans les régions plus stables de la Nouvelle-France. Le 1er janvier 1692, il reçut sa nomination à la cure de La Prairie de la Magdeleine et, en septembre, y fut installé officiellement.

Geoffroy passa en France en 1695 et y séjourna jusqu’en 1697. Il désirait régler des affaires de famille, refaire sa santé et aussi poursuivre des études en théologie morale. Il retourna à La Prairie de la Magdeleine en 1697 et assuma la tâche supplémentaire de desservir les missions de Batiscan et de Champlain. Il devint curé de Contrecœur en 1703 et exerça son ministère à Sorel en 1703 et 1704. On l’avait aussi nommé vicaire général des paroisses rurales du diocèse et il entrait alors dans ses attributions de diriger la construction des presbytères et des églises. Il acquit la réputation de maître architecte du diocèse car il construisit des églises de pierre à Champlain, Sorel et Contrecœur et, à même sa fortune personnelle, érigea à Champlain un couvent pour les sœurs de la congrégation de Notre-Dame. Il songea pendant un certain temps à retourner en France, mais la pénurie de prêtres dans la colonie l’incita à demeurer en Nouvelle-France. Il mourut à Québec en 1707.

La carrière de Geoffroy en Amérique du Nord commença sous le signe du rude labeur et de la frustration en Acadie mais il connut, au Canada, une période féconde en réalisations. Ses projets étaient souvent trop ambitieux pour les ressources financières dont disposait Mgr de Saint-Vallier ; aussi déboursa-t-il plus de 8 000ª pour mener à bien le programme de construction du diocèse.

C. J. Russ


Source

ASSM, Correspondance générale, 2e partie, lettres de M. Leschassier, 13 216, 273 ; Correspondance générale, 2e partie, lettres de M. Tronson, IV : 461 ; VI : 183, 226.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1939–40 : 264, 275, 305, 321 ; 1940–41 : 401, 407.— J.-B.-A. Allaire, Dictionnaire biographique du clergé canadien-français (6 vol., Montréal, 1910–1934), I : 236s.— Caron, Prêtres séculiers et religieux, BRH, XLXVII (1941) : 262s.— Henri Gauthier, Sulpitiana (Montréal, 1912), 210s.— Le Jeune, Dictionnaire, I : 695.— F.-J. Audet, contracœur : Famille, Seigneurie, Paroisse, Village (Montréal, 1940), 83, 86, 87.— Casgrain, Les Sulpiciens en Acadie, passim.— Morisset, L’architecture en Nouvelle-France, 132.— Pierre Rousseau, Saint-Sulpice et les missions catholiques (Montréal, 1930), 126–131.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
Source document :
Dictionnaire biographique du Canada en ligne
, Bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada



Dernière mise à jour : ( 22-02-2009 )
 
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